Tribune
Réponse à l’Abbé Didier Danfa : pour une Église qui écoute et guérit
Je ne suis ni théologien, ni bibliste, ni canoniste. Mais je parle au nom de la foi reçue de Jésus-Christ, celle que nous vivons au quotidien, parfois dans la douleur et l’espérance.
Je partage en partie la préoccupation de l’Abbé Didier Danfa. Oui, il est vrai qu’une certaine confusion spirituelle traverse aujourd’hui l’Église catholique en Afrique. Oui, certains fidèles s’égarent dans une recherche effrénée de miracles, de sensations et d’émotions au détriment du silence intérieur et des sacrements.
Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la blessure de l’intérieur. Beaucoup de prêtres se sont égarés dans des habitudes mondaines : goût du confort, amitiés sélectives, culte de soi, éloignement des pauvres et des malades. Quand Jésus disait : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde » (Jn 17,14), il parlait à tous les disciples, mais aujourd’hui ce message semble particulièrement adressé à ceux qui ont reçu le sacerdoce.
Les fidèles ne fuient pas l’Église parce qu’ils rejettent sa doctrine. Ils la quittent souvent parce qu’ils ne trouvent plus de pasteurs proches d’eux, capables d’écouter, de prier et de souffrir avec eux. Face à ce vide pastoral, certains cherchent ailleurs ce qu’ils ne trouvent plus dans nos paroisses : une foi vivante, une prière qui guérit, une communauté qui aime.
Les prêtres du Renouveau charismatique, qui essaient de prier avec ferveur et d’exercer un ministère de compassion, sont parfois marginalisés ou soupçonnés de dérive. Pourtant, c’est peut-être là que souffle l’Esprit : dans ces élans de foi sincère, dans ces cœurs brûlants qui refusent la routine religieuse.
L’urgence n’est pas de condamner ou de cataloguer les fidèles comme “protestantisés”, mais de revenir à la source de l’Évangile, de raviver la grâce du baptême et de sanctifier l’Église. Car si rien n’est fait, beaucoup continueront à partir, non par rébellion, mais par soif de Dieu.
L’Église doit redevenir cette maison de miséricorde où le pauvre, le malade, le pécheur et le découragé trouvent place et consolation. C’est à ce prix que nous garderons l’unité de la foi, sans la rigidité des uns ni l’excès des autres.
Gérard Beogo chrétien catholique, journaliste burkinabè
Réponse à l’Abbé Didier Danfa : pour une Église qui écoute et guérit
Je ne suis ni théologien, ni bibliste, ni canoniste. Mais je parle au nom de la foi reçue de Jésus-Christ, celle que nous vivons au quotidien, parfois dans la douleur et l’espérance.
Je partage en partie la préoccupation de l’Abbé Didier Danfa. Oui, il est vrai qu’une certaine confusion spirituelle traverse aujourd’hui l’Église catholique en Afrique. Oui, certains fidèles s’égarent dans une recherche effrénée de miracles, de sensations et d’émotions au détriment du silence intérieur et des sacrements.
Mais il faut aussi avoir le courage de regarder la blessure de l’intérieur. Beaucoup de prêtres se sont égarés dans des habitudes mondaines : goût du confort, amitiés sélectives, culte de soi, éloignement des pauvres et des malades. Quand Jésus disait : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde » (Jn 17,14), il parlait à tous les disciples, mais aujourd’hui ce message semble particulièrement adressé à ceux qui ont reçu le sacerdoce.
Les fidèles ne fuient pas l’Église parce qu’ils rejettent sa doctrine. Ils la quittent souvent parce qu’ils ne trouvent plus de pasteurs proches d’eux, capables d’écouter, de prier et de souffrir avec eux. Face à ce vide pastoral, certains cherchent ailleurs ce qu’ils ne trouvent plus dans nos paroisses : une foi vivante, une prière qui guérit, une communauté qui aime.
Les prêtres du Renouveau charismatique, qui essaient de prier avec ferveur et d’exercer un ministère de compassion, sont parfois marginalisés ou soupçonnés de dérive. Pourtant, c’est peut-être là que souffle l’Esprit : dans ces élans de foi sincère, dans ces cœurs brûlants qui refusent la routine religieuse.
L’urgence n’est pas de condamner ou de cataloguer les fidèles comme “protestantisés”, mais de revenir à la source de l’Évangile, de raviver la grâce du baptême et de sanctifier l’Église. Car si rien n’est fait, beaucoup continueront à partir, non par rébellion, mais par soif de Dieu.
L’Église doit redevenir cette maison de miséricorde où le pauvre, le malade, le pécheur et le découragé trouvent place et consolation. C’est à ce prix que nous garderons l’unité de la foi, sans la rigidité des uns ni l’excès des autres.
Gérard Beogo chrétien catholique, journaliste burkinabè
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