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Préparons dimanche Méditation Très certainement, aux yeux de Matthieu, cet épisode de Césarée constitue un tournant da

Préparons dimanche
Méditation
Très certainement, aux yeux de Matthieu, cet épisode de Césarée constitue un tournant dans la vie de Jésus ; car c’est juste après ce récit qu’il ajoute « A partir de ce moment, Jésus Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des Anciens, des Grands Prêtres et des scribes, être mis à mort et, le troisième jour, ressusciter. » L’expression « A partir de ce moment » veut bien dire qu’une étape est franchie.
Une étape est franchie, certainement, mais en même temps, et c’est ce qui est le plus surprenant dans ce passage, rien n’est dit de neuf ! Jésus s’attribue le titre de Fils de l’homme, ce qu’il a déjà fait neuf fois dans l’évangile de Matthieu ; et Pierre lui attribue celui de Fils de Dieu, et il n’est pas non plus le premier à le faire !
Premier titre, le « Fils de l’homme » : une expression sortie tout droit du livre de Daniel, au chapitre 7 ; « Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur les nuées du ciel venait comme un Fils d’homme ; il arriva jusqu’au Vieillard, et on le fit approcher en sa présence. Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté : les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite. » (Dn 7,13-14). Quelques versets plus loin, Daniel précise que ce Fils d’homme n’est pas un individu solitaire, mais un peuple : « Les Saints du Très-Haut recevront la royauté, et ils posséderont la royauté pour toujours et à tout jamais… La royauté, la souveraineté et la grandeur de tous les royaumes qu’il y a sous tous les cieux, elles ont été données au peuple des Saints du Très-Haut : sa royauté est une royauté éternelle ; toutes les souverainetés le serviront et lui obéiront. » (Dn 7,18. 27). Quand Jésus s’applique à lui-même ce titre de Fils de l’homme, il se présente donc comme celui qui prend la tête du peuple de Dieu.
Le deuxième titre qui lui est donné ici, c’est celui de « Fils de Dieu ». Ce n’est pas la première fois non plus. Dès le début de l’évangile, par exemple, au chapitre 4, c’est le diable qui tente Jésus au désert, en employant ce titre « Si tu es le Fils de Dieu ». Il a raison d’employer le titre, mais il se trompe sur son contenu. Il ne peut qu’imaginer un Fils de Dieu puissant et invulnérable, exploitant sa puissance à son propre profit. Pour Jésus, être fils de Dieu, c’est faire totalement confiance à son Père et se nourrir de sa Parole.
Une autre fois, après avoir vu Jésus marcher sur les eaux, les disciples s’étaient prosternés devant Jésus qui remontait dans la barque et lui avaient dit : « Vraiment, tu es Fils de Dieu. » C’est la puissance de Jésus sur la mer qui les avait impressionnés. Il restait toute une étape à franchir pour découvrir qui est réellement Jésus.
A Césarée, ce qui est nouveau, c’est que Pierre ne dit pas cela devant une manifestation de puissance de Jésus. Cela veut dire qu’une étape est franchie : il n’y a plus d’ambiguïté sur le titre de Fils de Dieu. Pierre est en marche vers la foi. « Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. »
Ce qui est nouveau aussi, à Césarée, ce n’est pas l’usage de l’un ou l’autre des deux titres de Jésus, c’est leur jonction. « Qui est le fils de l’homme ? » demande Jésus et Pierre répond « Il est le Fils de Dieu ». Jésus fera le même rapprochement au moment de son interrogatoire par le Grand Prêtre : celui-ci lui demande « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es toi, le Messie, le Fils de Dieu. » et Jésus répond « Tu le dis. Seulement, je vous le déclare, désormais vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite du Tout-Puissant et venant sur les nuées du ciel. » (Mt 26,63). A ce moment précis, bien sûr, on ne peut pas se tromper : Dieu se révèle non comme un Dieu de puissance et de majesté, mais comme l’amour livré aux mains des hommes.
Dès que Pierre a découvert qui est Jésus, celui-ci aussitôt l’envoie pour l’Eglise : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise » ; on l’a vu tout à l’heure, le Fils de l’homme n’est pas un individu isolé, c’est un peuple. Et sur quoi le Christ construit-il son Eglise ? Sur la personne d’un homme dont la seule vertu est d’avoir écouté ce que le Père lui a révélé. Cela veut bien dire que le seul pilier de l’Eglise, c’est la foi en Jésus-Christ. Et Jésus ajoute : « Ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux » : cela ne veut pas dire que Pierre et ses successeurs sont désormais tout-puissants ! Cela veut dire que Dieu promet de s’engager auprès d’eux. Pour nous, il nous faut et il nous suffit d’être en communion avec notre Eglise pour être en communion avec Dieu.
Dernier motif pour nous rassurer : Jésus dit « JE bâtirai mon Eglise » : c’est lui, Jésus, qui bâtit son Eglise. Nous ne sommes pas chargés de bâtir son Eglise, mais simplement, d’écouter ce que le Dieu vivant veut bien nous révéler. Et parce que c’est le Christ ressuscité, Fils du Dieu vivant, qui bâtit, nous pouvons en être certains, « La puissance de la mort ne l’emportera pas ».
Marie Noëlle Thabut

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