Méditation du XXIème dimanche T0/ C Textes: Is 66, 18-21; Ps 116; He 12, 5-7. 11-13; Lc 13, 22-30 Lors du jugement d

Méditation du XXIème dimanche T0/ C
Textes: Is 66, 18-21; Ps 116; He 12, 5-7. 11-13; Lc 13, 22-30

Lors du jugement dernier combien de personnes seront sauvées ? Les 144 000 de l’Apocalypse chap. 7 ? Ou au contraire tous les sept milliards d’hommes sur notre terre ? La question loin d’être si simple est la préoccupation fondamentale de notre cher sieur de l’évangile qui, du milieu de la foule demande à Jésus : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? ». Chers amis de Dieu, l’appel du Christ à la conversion dans le Chap.13 de Luc a sans doute touché certains cœurs de l’auditoire dont celui du jeune homme. Jésus qui connait les conséquences d’une réponse précise pour les esprits malins esquive le piège : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas… » Quelle dextérité de Jésus ! S’il dit que tous seront sauvés, c’est la démobilisation générale : à quoi bon faire des efforts. S’il dit qu’il y en a très peu, alors c’est le découragement : à quoi bon tant d’efforts si le casting sera si dur ! Alors Jésus répond de la sorte pour faire comprendre que la porte du ciel est à la fois une porte étroite et une porte grande ouverte.
Chers amis de Dieu, il semble inutile de savoir combien seront admis au « test » de l’éternité. Les parents de Jésus et ses contemporains peuvent se vanter à plusieurs égards : « Seigneur, nous avons mangés en ta présence et tu as enseigné sur nos places. » Mais l’accès à Jésus ne sera pas aussi simple car la porte sera étroite. La porte sera étroite pour « les chouchous de Dieu » qui devront se bousculer pour avoir eu la chance d’être nourris de sa Parole, pour avoir été « suralimentés par les sacrements ». La porte étroite, c’est le passage obligatoire pour tous ceux qui, ici-bas auront bénéficié des privilèges de Dieu. Nous chrétiens, faisons partie de ces privilégiés. Quel usage faisons-nous de ces grâces sacramentelles que nous recevons ?
Le Christ n’a pas besoin de « chrétiens tièdes, inodores, incolores et sans saveurs. » Il n’a pas non plus besoin de chrétiens sourds-muets : sourds aux appels de l’Evangile et muets pour proclamer à tant et à contretemps la Bonne-Nouvelle.
Chers amis de Dieu, comme à des athlètes, le monde nous est donné pour piste de course qui mène au ciel. C’est l’image que donne Saint Paul aux Corinthiens : « Tous les athlètes à l’entrainement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas. » 1Co 9, 25. Seront sauvés les chrétiens qui donnent à leur milieu de vie le goût de l’Evangile. Seront sauvés les chrétiens qui à leur approche « sentent Dieu » et diffusent la bonne odeur de l’Evangile autour d’eux. Seront sauvés ceux qui n’ont pas honte de leur identité chrétienne et ceux dont la langue n’est pas alourdie par les compromissions de ce monde. Alors pour une telle course, il faut être léger, car ce sera trop dangereux d’avoir trop de bagages. Nous devons donc apprendre dès ici-bas à nous décombrer : à la porte du ciel, nous n’aurons pas besoin de nos diplômes, de nos décorations, de nos titres, de nos mérites et même de notre livret chrétien. Seul l’amour pour Dieu et l’amour du prochain seront « le passeport ».
Chers amis, si nous trouvons le Christ exigent envers les bénis de Dieu, il est plus compréhensible envers ceux qui n’auront pas eu la chance de connaitre le Christ et sa Bonne Nouvelle: « On viendra de l’Orient et de l’Occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume de Dieu. » C’est à travers notre témoignage que les autres hommes doivent découvrir la bonté de Dieu. Le prophète Isaïe l’avait prédit : « Et de toutes les nations, ils (les rescapés) ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur… » Is 66, 20. Pour eux, le cœur de Dieu est « une porte immense à deux battants ». Y trouveront place les grands pécheurs repentis car « ils seront les signes éclatants de la miséricorde infinie de Dieu, en même temps qu’ils nous auront montré ici-bas ce qu’il ne faut pas faire » (Dénis SONNET). Entreront par la porte étroite ceux qui comme Saint François d’Assise préfèrent l’Evangile aux richesses de ce monde ; pourront lever la tête devant le maître ceux qui, à l’exemple de Sainte Thérèse de Calcutta consacrent leur vie au service des pauvres et des malades ; entreront dans la joie du Seigneur ceux qui, comme Saint Jean-Bosco se battent corps et âme pour l’épanouissement spirituel et humain des jeunes. Chers amis, les « cartes d’invitations » pour le ciel ne coutent pas chères. Demandons au Seigneur la grâce de savoir saisir la perche qu’il nous tend et étant unis à son Fils Jésus dès ici-bas, qu’il nous donne de participer à sa gloire aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen !
Bon dimanche à tous et à toutes !
Abbé Sy Jacques SANOGO
Convoyeur de Dieu