🔴 #Entretien #Toussaint 𝗣è𝗿𝗲 Père Fabrice Yékanni , 𝗖𝘂𝗿é 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝗿𝗼𝗶𝘀𝘀𝗲 𝗦𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗝𝗲𝗮𝗻 𝗕𝗮𝗽𝘁

🔴 #Entretien #Toussaint
𝗣è𝗿𝗲 Père Fabrice Yékanni , 𝗖𝘂𝗿é 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝗿𝗼𝗶𝘀𝘀𝗲 𝗦𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗝𝗲𝗮𝗻 𝗕𝗮𝗽𝘁𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗱’𝗔𝗴𝗯𝗼𝘃𝗶𝗹𝗹𝗲:
« 𝗟𝗲 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝘀𝗲𝘂𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗮𝗻𝗲, 𝗶𝗹 𝗽𝗲𝘂𝘁 ê𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻 𝗷𝗲𝗮𝗻𝘀 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝘀𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗝𝗕𝗟 » ,
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À 𝒍’𝒐𝒄𝒄𝒂𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒍𝒆𝒏𝒏𝒊𝒕é 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑻𝒐𝒖𝒔𝒔𝒂𝒊𝒏𝒕, Catholikia 𝒔’𝒆𝒔𝒕 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆𝒕𝒆𝒏𝒖 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒍𝒆 𝑹é𝒗é𝒓𝒆𝒏𝒅 𝑷è𝒓𝒆 𝑭𝒂𝒃𝒓𝒊𝒄𝒆 𝒀𝒆𝒌𝒂𝒏𝒏𝒊, 𝒄𝒖𝒓é 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑𝒂𝒓𝒐𝒊𝒔𝒔𝒆 𝑺𝒂𝒊𝒏𝒕 𝑱𝒆𝒂𝒏 𝑩𝒂𝒑𝒕𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒅’𝑨𝒈𝒃𝒐𝒗𝒊𝒍𝒍𝒆.
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Catholikia : 𝗟’É𝗴𝗹𝗶𝘀𝗲 𝗰é𝗹è𝗯𝗿𝗲 𝗰𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗿-𝗹à 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝘀, 𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂𝘀 𝗼𝘂 𝗶𝗻𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂𝘀. 𝗤𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗹𝗮 𝘀𝗶𝗴𝗻𝗶𝗳𝗶𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝘂𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗮𝗹𝗶𝘁é 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲𝘁é ?
P. Yekanni : La célébration de la fête de tous les saints (connus et inconnus) est pour l’Église une occasion de signifier qu’en dehors du Santoral, il y a une multitude de personnes qui vivent dans l’amitié de Dieu, mais qui ne sont pas toutes connues. Par exemple, la pauvre maman qui a élevé ses enfants avec amour et dont on n’a pas connaissance. Parler de l’universalité de la sainteté revient à rappeler que tous les hommes sont appelés à une seule et unique vocation : la sainteté « Soyez saints, car moi, je suis saint » (Lv 19,2).Cela exprime que mener une vie de sanctification, pour le chrétien, n’est pas une option mais la condition pour vivre dans les parvis de Dieu. C’est une vie de communion entre Dieu et tous les hommes, sans distinction.
Le caractère universel de cette fête réside dans le fait qu’elle unit l’Église militante, l’Église souffrante et l’Église triomphante. Elle établit une communion.
𝗣è𝗿𝗲, 𝗹𝗮 𝗧𝗼𝘂𝘀𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗰é𝗹è𝗯𝗿𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝘀. 𝗠𝗮𝗶𝘀 ê𝘁𝗿𝗲 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗮𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝗱’𝗵𝘂𝗶, 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗱𝗲𝗿𝗻𝗲, 𝗲𝘀𝘁-𝗰𝗲 𝘂𝗻 𝗱é𝗳𝗶 𝗼𝘂 𝘂𝗻𝗲 𝗴𝗿â𝗰𝗲 ?
Être saint, depuis toujours, a été à la fois une grâce c’est-à-dire un don gratuit de Dieu et un défi. En plus de la grâce, être saint demande de l’effort de notre part. C’est un défi en ce sens qu’il suppose fidélité à la loi du Seigneur, courage et esprit de discernement dans un monde devenu de plus en plus indifférent à la foi. La grâce de Dieu se fait toujours disponible pour celui qui veut plaire à Dieu. Cependant, il nous faut désirer cette grâce, toujours dans une lutte sans fin contre tout ce qui nous retient.
𝗕𝗲𝗮𝘂𝗰𝗼𝘂𝗽 𝗮𝘀𝘀𝗼𝗰𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲𝘁é à 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗶𝗴𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗵é𝗿𝗼ï𝗾𝘂𝗲𝘀. 𝗣𝗲𝘂𝘁-𝗼𝗻 𝘃𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁 ê𝘁𝗿𝗲 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗿é𝗮𝗹𝗶𝘁é𝘀 𝗼𝗿𝗱𝗶𝗻𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀 : 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹, 𝗳𝗮𝗺𝗶𝗹𝗹𝗲, 𝘀𝗼𝗰𝗶é𝘁é ?
Mgr Orazio Francesco Piazza disait un jour : « La sainteté n’est rien d’autre que la charité pleinement vécue. » Souvent, quand nous parlons de sainteté, nous pensons uniquement à Padre Pio ou à Saint Benoît, avec leurs grands récits de miracles, en oubliant les Saintes Thérèse de l’Enfant Jésus ou les Carlos Acutis. La sainteté se vit dans de petites choses : la maman qui vend au marché sans truquer la balance, le policier qui fait son travail sans prendre d’argent arbitrairement, l’enseignant qui dispense ses cours avec compassion pour l’élève en difficulté. En Afrique, nous avons aussi des figures de sainteté à exploiter comme réponse à la corruption, à l’image du bienheureux Floribert Bwana Chui. En un mot : la sainteté, c’est vivre dans la charité.
𝗟𝗮 𝗧𝗼𝘂𝘀𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗽𝗿é𝗰è𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺é𝗺𝗼𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗶𝗱è𝗹𝗲𝘀 𝗱é𝗳𝘂𝗻𝘁𝘀. 𝗤𝘂𝗲𝗹 𝗹𝗶𝗲𝗻 𝘀𝗽𝗶𝗿𝗶𝘁𝘂𝗲𝗹 𝗲𝘅𝗶𝘀𝘁𝗲 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗰𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗰é𝗹é𝗯𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 ?
Il existe un lien, bien que les deux célébrations soient différentes. Elles expriment toutes deux la communion des saints. La Toussaint oriente nos regards vers le ciel, tandis que la commémoration des défunts nous rappelle qu’il y a encore des âmes qui aspirent à cette joie éternelle, mais qui ont besoin de nos suffrages et de l’intercession des saints déjà passés par le purgatoire. Ces deux célébrations nous invitent à jubiler avec ceux qui sont aux cieux, tout en pensant à ceux qui n’y ont pas encore accès.
Une manière de dire : pensez à vos morts, car c’est eux qui deviennent des saints. C’est aussi une invitation à ne pas abandonner les tombes de nos parents sous prétexte d’éviter le contact avec les esprits des morts. C’est l’être aimé qui dort en ce lieu, et un jour, le Christ viendra le relever du sommeil de la mort pour faire de lui un saint.
𝗤𝘂𝗲𝗹 𝗺𝗲𝘀𝘀𝗮𝗴𝗲 𝗹𝗮 𝗳ê𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗧𝗼𝘂𝘀𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁 𝗽𝗲𝘂𝘁-𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗼𝗳𝗳𝗿𝗶𝗿 à 𝘂𝗻 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗲𝗿𝘀é 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗮 𝗴𝘂𝗲𝗿𝗿𝗲, 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝘂𝘃𝗿𝗲𝘁é 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗱é𝘀𝗲𝘀𝗽é𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲 ?
La fête de la Toussaint nous rappelle que le mal, la douleur, la souffrance, la guerre, la mort et les échecs n’auront pas le dernier mot dans l’existence du chrétien. Cette fête nous dit que notre espérance ne sera pas déçue. Elle nous apprend qu’il y a une vie meilleure après toutes ces tribulations du temps présent une vie où « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur » (Ap 21,4). La patrie céleste qui nous attend nous offrira une vie où le bonheur sera sans fin. Voilà le message d’espérance que nous donne cette fête.
𝗕𝗲𝗮𝘂𝗰𝗼𝘂𝗽 𝗱𝗲 𝗰𝗵𝗿é𝘁𝗶𝗲𝗻𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗲𝗻 𝗾𝘂ê𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗿𝗲𝗽è𝗿𝗲𝘀 𝘀𝗽𝗶𝗿𝗶𝘁𝘂𝗲𝗹𝘀. 𝗖𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗮𝗶𝗱𝗲𝗿 à 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗿𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲𝘁é 𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝘃𝗼𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗷𝗼𝘆𝗲𝘂𝘀𝗲, 𝗲𝘁 𝗻𝗼𝗻 𝘂𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲 ?
On remarque de nos jours que dans nos assemblées, la grâce de la sainteté est la moins demandée. Elle est vue comme quelque chose d’ancien ou d’inaccessible. Nous demandons la grâce du parler en langues ou des guérisons, tout en oubliant que ce qui est demandé, c’est d’être saint comme Dieu. C’est rare de voir un fidèle demander la grâce de la sainteté, or c’est l’état dans lequel on peut voir Dieu. Pourquoi cette peur ? Parce qu’on imagine la sainteté comme quelque chose d’exigeant, réservé à une certaine classe. On considère souvent les saints comme des personnes tristes, n’ayant pas vécu pleinement. Pourtant, la fête que nous célébrons en ce jour nous montre que la sainteté est un appel à aimer, à vivre pleinement dans la lumière du Christ et dans la joie. À mes amis jeunes, je dis : n’ayons pas peur d’être saints.
Le saint n’est pas seulement en soutane, il est parfois en jeans avec lêkê ; le saint danse, chante, joue au foot, sort avec ses amis, va à la messe avec son plus beau tee-shirt. Il y a des saints aux cheveux longs ou courts. Il faut être un saint de son temps. Carlos Acutis nous a montré que le saint peut porter un jeans et avoir des casques JBL. On ne doit pas fuir la sainteté.
𝗡𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗮𝘂 𝘁𝗲𝗿𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗶𝗻𝘁𝗲𝗿𝘃𝗶𝗲𝘄, 𝘃𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗺𝗼𝘁 𝗱𝗲 𝗳𝗶𝗻 à 𝗻𝗼𝘀 𝗹𝗲𝗰𝘁𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗲𝘁 à 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻𝗮𝘂𝘁é 𝗰𝗵𝗿é𝘁𝗶𝗲𝗻𝗻𝗲 à 𝗹’𝗼𝗰𝗰𝗮𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗳ê𝘁𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗧𝗼𝘂𝘀𝘀𝗮𝗶𝗻𝘁.
En ce jour de la Toussaint, pensons aux saints dont nous portons les prénoms. Cherchons à connaître leurs vies et à nous en inspirer.
Demandons leur intercession et laissons-nous guider par leur foi et leur courage. Et tant que baptisés, demandons-nous : le monde, en me voyant vivre, peut-il voir Dieu ? Le monde, en me suivant, peut-il trouver Dieu ? La vie du saint est comme un panneau qui indique la bonne direction pour aller au ciel. Par notre vie de sainteté, jetons le désir du ciel dans le cœur de nos frères et sœurs.
—–Réalisé par Henri Michel Bilé—
#Catholikia