𝐌𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐯𝐚𝐧𝐠𝐢𝐥𝐞 – 𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟒 𝐚𝐨𝐮̂𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟓 𝐅𝐞̂𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐢𝐧𝐭 𝐌𝐚𝐱𝐢

𝐌𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐯𝐚𝐧𝐠𝐢𝐥𝐞 – 𝐉𝐞𝐮𝐝𝐢 𝟏𝟒 𝐚𝐨𝐮̂𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟓
𝐅𝐞̂𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐢𝐧𝐭 𝐌𝐚𝐱𝐢𝐦𝐢𝐥𝐢𝐞𝐧 𝐊𝐨𝐥𝐛𝐞, 𝐩𝐫𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐭 𝐦𝐚𝐫𝐭𝐲𝐫
𝐄́𝐯𝐚𝐧𝐠𝐢𝐥𝐞 : 𝐌𝐚𝐭𝐭𝐡𝐢𝐞𝐮 𝟏𝟖, 𝟐𝟏–𝟏𝟗,𝟏
𝐃𝐈𝐗 𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄 𝐆𝐑𝐀𝐂𝐄𝐒 𝐅𝐀𝐂𝐄 𝐀 𝐔𝐍 𝐂Œ𝐔𝐑 𝐅𝐄𝐑𝐌𝐄́ 𝐏𝐀𝐑 𝐃𝐄𝐒 𝐂𝐀𝐋𝐂𝐔𝐋𝐒
𝐋𝐚 𝐝𝐞́𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐬𝐞́𝐫𝐢𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐧𝐞
𝐋’𝐄́𝐯𝐚𝐧𝐠𝐢𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 est étonnamment 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐥𝐢 𝐝𝐞 𝐜𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞𝐬. Pierre demande s’il faut pardonner jusqu’à 𝐬𝐞𝐩𝐭 𝐟𝐨𝐢𝐬. Jésus répond : « jusqu’à 𝐬𝐨𝐢𝐱𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐝𝐢𝐱 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐩𝐭 𝐟𝐨𝐢𝐬 » — soit 𝟒𝟗𝟎 𝐟𝐨𝐢𝐬, un chiffre absurde dans la logique du pardon : qui pourrait tenir un tel compte ?
Puis vient la parabole d’un homme endetté de 𝐝𝐢𝐱 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐭𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐬, soit plus de 𝐬𝐨𝐢𝐱𝐚𝐧𝐭𝐞 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐢𝐞̀𝐜𝐞𝐬 𝐝’𝐚𝐫𝐠𝐞𝐧𝐭, une somme inimaginable. Et pourtant, cette dette est effacée d’un trait, par pure compassion.
𝐂𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐥𝐞́ 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞 : ils révèlent le contraste entre la 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞, étriquée, et la 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐧𝐞, infinie. Pierre cherche à quantifier le pardon ; Jésus l’invite à le dilater. 𝐃𝐢𝐞𝐮 𝐧𝐞 𝐜𝐚𝐥𝐜𝐮𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐬: son pardon est sans limites, débordant, toujours disponible. Il ne tient pas un registre de nos fautes comme un comptable céleste. Il regarde le cœur, pas la dette.
C’est ainsi que le roi de la parabole agit : devant une dette colossale — soixante millions de pièces d’argent — il n’exige rien, il remet tout. Voilà la démesure de la miséricorde divine. Dieu ne fait pas comme nous : il ne pèse pas, il ne soupèse pas, il donne, il relâche, il libère.
𝐋𝐞 𝐜𝐚𝐥𝐜𝐮𝐥 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐞𝐧𝐝 𝐝𝐮𝐫𝐬, 𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐞𝐬, 𝐢𝐧𝐟𝐢𝐝𝐞̀𝐥𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐠𝐫𝐚̂𝐜𝐞
Mais voilà que ce serviteur pardonné, au lieu de reproduire la logique de grâce qu’il vient de recevoir, se comporte comme un petit tyran. Pour une dette insignifiante, il exige, il étrangle, il fait enfermer. Il calcule, il revendique, il réclame. Il a reçu la gratuité, mais il agit avec rigueur. Et c’est là que Jésus nous interpelle profondément.
Quand nous comptons les erreurs des autres, quand nous tenons des dossiers, des ressentiments, des « tu m’as fait ci, tu m’as dit ça » … nous devenons esclaves de la rancune. 𝐋𝐞 𝐜𝐚𝐥𝐜𝐮𝐥 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐞𝐧𝐝 𝐝𝐮𝐫𝐬, 𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐞𝐬, 𝐢𝐧𝐟𝐢𝐝𝐞̀𝐥𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐠𝐫𝐚̂𝐜𝐞 𝐫𝐞𝐜̧𝐮𝐞.
C’est le cœur de l’avertissement de Jésus : « 𝑀𝑜𝑛 𝑃𝑒̀𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑖𝑒𝑙 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡𝑒𝑟𝑎 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑚𝑎𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑠𝑖 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒𝑧 𝑝𝑎𝑠 𝑎̀ 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑓𝑟𝑒̀𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑜𝑛𝑑 𝑑𝑢 𝑐œ𝑢𝑟. » Celui qui a goûté au pardon de Dieu est appelé à en vivre et à en rayonner. C’est dire à l’autre : je choisis de ne plus te réduire à ton offense.
𝐄𝐧 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐧𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥𝐞́𝐬 𝐚̀ 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐧𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐂𝐡𝐫𝐢𝐬𝐭 : 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐭𝐞𝐫, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐦𝐞𝐬𝐮𝐫𝐞𝐫, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐮𝐫 𝐬𝐮𝐫 𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐥𝐞 𝐜œ𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐑𝐨𝐲𝐚𝐮𝐦𝐞 : 𝐥’𝐚𝐛𝐨𝐧𝐝𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐬𝐞́𝐫𝐢𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞, 𝐪𝐮𝐢 𝐠𝐮𝐞́𝐫𝐢𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐛𝐥𝐞𝐬𝐬𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐚𝐮𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́𝐬.
𝐏𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐥𝐞
Seigneur, apprends-moi à ne plus calculer.
Délivre mon cœur des petites comptabilités de l’amour,
des bilans de torts et de raisons.
Fais de moi un témoin de ta miséricorde sans mesure,
afin que dans mes pardons, le monde découvre un reflet de Toi.
En ce jour où nous célébrons saint Maximilien Kolbe,
qui a donné sa vie pour un autre,
accorde-moi la grâce d’aimer jusqu’au bout,
sans mesure et sans condition,
à l’image de ton Fils et de tous ceux qui ont choisi
de vivre et de mourir par amour. 𝐀𝐦𝐞𝐧!
Père Sidnomwendé Didier
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